Jeudi 11 décembre
à 18h30

Figeac

Annexe du musée Champollion

performance de et par Kudra KHADEMI et Nicole LAPIERRE

En 2024, Kubra Khademi, artiste féministe Hazara d’Afghanistan, publie son premier roman graphique et autobiographique, La fille et le dragon, dont elle a confié le récit à Nicole Lapierre, anthropologue et sociologue française. Adapté en un format performance, les deux autrices proposent en live une lecture dessinée du livre.

Un jour de l’hiver 1989, dans une famille pauvre de réfugié·es partis d’Afghanistan pour fuir l’armée soviétique, les moudjahidines et les persécutions que les Sunnites afghans infligent aux Chiites hazaras, une petite fille naît mains grandes ouvertes, signe de bienfaits pour la maisonnée. Elle est la sixième dans une fratrie de dix. Le mollah refuse de lui choisir un prénom et de l’inscrire dans le Coran familial. À quoi bon?
C’est une fille. Finalement appelée Kubra, ce qui veut dire « grande », l’enfant montre très tôt un don pour le dessin. Un don comme une armure, qui la protège et la fortifie contre les épreuves d’une existence sous la double férule du fanatisme religieux et patriarcal. Armée de ses crayons, de ses pinceaux et d’une volonté sans faille, Kubra entreprend une incroyable odyssée d’artiste. Avec une mission sacrée : tuer le dragon! La fille et le dragon naît d’une rencontre précieuse entre l’histoire intime et artistique de Kubra Khademi et la sensibilité de l’écriture de Nicole Lapierre, qui met en mots un témoignage extraordinaire sur l’invincibilité de l’art, une ode aux femmes, à la vie, à la liberté.

Kubra Khademi est une artiste performeuse et féministe afghane Hazara née en 1989. Par sa pratique, Kubra Khademi explore sa vie comme réfugiée et femme. Elle a étudié les beaux-arts à l’Université de Kaboul, avant d’intégrer l’Université de Beaconhouse à Lahore, au Pakistan. A Lahore, elle a commencé à créer des performances publiques, une pratique qu’elle a continué à son retour à Kaboul, où son travail était une réponse à une société dominée par les hommes dont la politique patriarcale est extrême. Après l’exécution de sa performance connue sous le nom de Armor en 2015, elle a été forcée de fuir son pays d’origine. Elle est réfugiée en France jusqu’à obtenir la nationalité française en 2020. Aujourd’hui, elle vit et travaille à Paris. En 2016, elle a reçu une Bourse MFA au Panthéon et Audrey Azoulay, ministre de la Culture, l’a élevée au rang de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. Nominée aux Révélations Emerige en 2019 et lauréate 2020 au 1% marché de l’art, Kubra Khademi est en résidence à la Fondation Fiminco, Paris, jusqu’en 2021. En 2022, elle est en résidence longue à New York avec la Fondation Salomon. En 2022, elle réalise l’affiche du Festival d’Avignon et y présente une exposition personnelle à la Collection Lambert. En parallèle, elle présente une grande exposition personnelle au Museum Pfalzgalerie Kaiserslautern en Allemagne. En 2023, la première de sa nouvelle création scénique The Golden Horizon a vu jour au Théâtre de la Ville, à Paris.

Depuis 2016, Latitudes Prod. accompagne le développement de ses projets artistiques et performatifs. Depuis 2020, son travail plastique est représenté par la Galerie Eric Mouchet, à Paris. Son travail a été présenté dans de nombreux lieux, parmi lesquels le Kunstmuseum Wolfsburg, le Théâtre de la Ville, le TNG à Lyon, le Kunsthalle Thun, la Void Contemporary Art Centre (Derry Londonderry), Pablo’s birthday (New York), le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, la Biennale de Bangkok, le festival Latitudes Contemporaines, le Festival d’Avignon, le Museum Ludwig de Cologne, le Centre Wallonie-Bruxelles (Paris), El Rastro (Madrid), Signal (Bruxelles), l’Institut du Monde Arabe (Paris), le MuCEM (Marseille), la Fondation Fiminco (Romainville)… En 2024, elle publie aux éditions Denoël son premier roman graphique, La fille et le dragon, dont elle a confié le récit à la sociologue et anthropologue Nicole Lapierre.

Nicole LAPIERRE, socio-anthropologue, est Directrice de recherche émérite au CNRS et codirectrice de la revue Communications. Ses sujets de recherche sont les migrations, les minorités et la mémoire. Autrice de nombreux ouvrages en sciences sociales, elle explore aussi de nouvelles formes d’écriture. Son livre, Sauve qui peut la vie, a obtenu le prix Médicis essai en 2015. Depuis, elle a publié Faut-il se ressembler pour s’assembler ? (Seuil, 2020) et Le plus menteur d’entre nous (Seuil, 2023)

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  • Entrée libre