Le sujet, qui s’intéresse à l’enseignement de l’histoire et à la notion de roman national, va sûrement ouvrir à des questionnements très contemporains.

Olivier LOUBES est historien et professeur d’histoire en classe préparatoire à Toulouse. Ses travaux portent en particulier sur l’histoire de l’enseignement et de l’imaginaire politique. Agrégé d’histoire, il a soutenu sa thèse de doctorat intitulée « L’école et la patrie en France dans le premier vingtième siècle » sous la direction de l’historien lotois Pierre LABORIE. Il est notamment spécialiste de la figure de Jean ZAY (1904-1944), ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts du Front Populaire.

Ernest LAVISSE (1842-1922), « l’instituteur national » selon les mots de l’historien Pierre NORA, est l’auteur d’un célèbre manuel d’histoire, à destination des élèves du primaire et de leurs instituteurs, les “hussards noirs” de la IIIème République. “Le Petit Lavisse” a été largement diffusé à partir de 1884 dans le contexte de la défaite face à la Prusse et des lois FERRY et réécrit régulièrement jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale.

Depuis les années 1980, nous appelons de manière péjorative « roman national » les grands récits de l’Histoire de France. Celui de Lavisse, dans son contexte historique, est républicain et patriotique. Tous ses livres scolaires, édités chez Armand Colin, ont été des best-sellers et sont restés dans la mémoire collective sous le nom générique de « Petit Lavisse » comme « le » modèle de l’enseignement de l’histoire de la France sous la IIIe République.